Moi, web analyste, seule ? Jamais !

Un article de Michael Notté dont je vous recommande la lecture évoque la solitude que peut ressentir un web analyste : Web analyst – the poor lonesome cowboy?

Il exprime très justement ce que je peux parfois être amenée à penser. Mon article du jour en est donc directement inspiré, avec des « redites », et aussi j’espère, quelques petites choses complémentaires.

La solitude (de solus « seul ») est l’état, ponctuel ou durable, d’une personne seule, c’est-à-dire d’une personne qui n’est engagée dans aucun rapport avec autrui. La solitude est également décrite comme souffrance sociale – un mécanisme psychologique alertant un individu d’un isolement non-désiré et le motivant à chercher une connexion sociale.. Source Wikipedia

Seule dans la multitude ?

Pour ma part, je travaille dans une entreprise qui rassemble environ 400 personnes. Beaucoup de gens avec lesquels j’interagis, le travail se fait avec des profils marketing, communication, commerciaux aussi parfois.
D’un point de vue strictement numérique, je suis loin d’être seule !
Et pourtant …. Oui je me sens seule parfois.
Seule dans ma pratique, ce qui induit :

  • émulation par les autres dans ma discipline = 0,
  • échanges sur la validité de mes choix et décisions = 0,
  • des interrogations sans possibilité de réponses = 1.

Une situation loin de ce que j’ai pu vivre en tant que graphiste, webmaster, développeur ou chef de projet dans mes vies antérieures. Je pouvais communiquer avec des partenaires de jeu tout autant au fait des problématiques rencontrées que moi. Des partenaires qui composaient avec la même sphère de compétences et de contexte, sur lesquels je pouvais m’appuyer et avec lesquels je pouvais échanger sur des points très concrets.

Oui, je me sens seule parfois, dans un rôle et une fonction à part. Avec cette casquette d’expert en mesure de répondre à toutes les problématiques pensées, imaginées, improvisées…

Il me semble que ce sentiment ne doit pas être ressenti (ou moins ?) côté agences ou éditeurs. Enfin, sous réserve qu’il y ait plusieurs web analystes bien sûr !

Et pourtant des opportunités de rencontres

Oui, je me sens seule, parfois, dans mon environnement de travail quotidien.
Mais l’échange avec d’autres web analystes est possible !

Echanges numériques d’une part, vous pouvez par exemple trouver une liste Twitter « spécial Webanalytics ».
Mais aussi des échanges dans la « vraie vie », à l’occasion d’événements, de salons… Y assister est également une bonne démarche en ce sens qu’elle apporte la vision d’autres pratiques du Web Analytics, potentiellement appliquées à d’autres secteurs que celui où nous exerçons.

Des événements Webanalytics dédiés

Quand on parle d’événements Webanalytics dédiés en France, on pense à Nicolas Malo, et au Nord de la France ;).
Ce n’est pas rien d’organiser ce type d’événements, cela demande un investissement personnel loin d’être anodin, croyez-en mon expérience du secteur « organisation d’événements ».

Grâce à Nicolas s’offrent de réelles possibilités de rencontres avec des personnes qui parlent le « même langage » :

Je me souviens avoir twitté « qu’il est bon de se sentir moins seule » lorsque j’ai assisté au dernier Rendez-vous des Web Analytics. Et cela m’a re-dynamisée dans mon parcours quotidien d’Analytics Woman.

Version « De l’autre côté du miroir », j’ai eu la chance d’intervenir au WA Camp de mars dernier et il s’agit là d’une expérience complémentaire à vivre. On ne s’inscrit plus dans une démarche de réceptacle d’informations mais bel et bien dans une démarche de diffusion d’informations. Le tout est d’identifier que chacun peut apporter quelque chose de valeur de par son expérience. Il s’agit encore de partage, clé de voûte d’une communauté.

Quid de ce type d’événement sur Paris ?

Je pense qu’il n’est pas si simple d’organiser ces événements en région parisienne, ne serait-ce que par le coût locatif d’une salle … Mais souvenez-vous, il y eu un Web Analytics Wednesday en fin d’année dernière, de mémoire sur l’initiative de Gaetan Bertin et Cédric Tang. Manque de chance, les conditions météorologiques (neige et région parisienne soudainement paralysée) n’ont pas aidé ce jour là.

Je n’oublie pas les événements organisés côté éditeurs, tout aussi riches d’enseignements et d’échanges. Pour ma part, j’ai eu la possibilité et la chance d’assister aux Online Intelligence Forum organisés par AT Internet. Et j’ai vraiment pu y rencontrer des web analystes, en retrouver d’autres, et discuter, si si si !

Des salons et conférences

Des salons proposent des conférences variées sur le domaine du Web Analytics. Là aussi, lorsqu’il est possible de se dégager du temps, il faut y voir des opportunités de croiser des homologues et se sentir peut-être moins seul. Pour ma part, j’ai pu me rendre l’année dernière sur les salons e-commerce et VAD e-commerce.

Et il y a également le eMetrics Paris qui laisse rêveur.

[Mode parenthèse ON]
J’ai commencé la rédaction de cet article il y a quelques temps déjà et je rêvais de pouvoir assister à l’eMetrics Paris. ô rage ô désespoir, le ticket d’entrée ne collait pas avec mon portefeuille budgétaire. J’ai tenté l’opération de la dernière chance, avec succès  : le concours de Haiku.  Alors merci aux organisateurs de ce concours !
[Mode parenthèse OFF]

… Bloguer

Oui, pour ce qui me concerne, le lancement de ce blog s’est révélé riche en échanges. Et m’a directement amenée à me sentir moins seule 🙂

Des occasions à saisir

Et puis il y a parfois de « micro » occasions, voir par exemple l’idée sympathique du diner #wafr à Lille il y a peu.

Alors, se sentir moins seul(e), c’est possible. Des événements et occasions de rencontres existent. Et je m’aperçois à la relecture des éléments ci-dessus qu’elles ne sont en fait pas si rares. Soyons francs, si il y avait encore plus de possibilités, pourrions-nous les mettre plus à profit pour autant ? Parce que nous avons tout de même un job 😉

Une communauté !

Une communauté mono centrée ?
J’ai souri en voyant ce lien twitté par Frédéric Serval : Hashtagify : visualisation des connexions entre les #tags

La communauté Web Analytics existe, il faut aller la chercher et ne pas patienter gentiment dans son coin en se lamentant sur sa solitude de web analyste.

On pourrait croire que cette communauté n’est pas si grande mais dans ma vision des choses, comme dans toute dynamique de groupe, il y a les orateurs et les lecteurs (silencieux). Être silencieux ne signifie pas n’être pas intéressé.
Et puisque je parle de communauté Web Analytics en France, n’oubliez pas le réflexe du Forum analyse web animé par Julien Coquet. Il n’appartient qu’à nous de le faire vivre, non ?

Et vous, vous vous sentez seul(e), parfois ?

(10 commentaires)

  1. Merci Carole pour cet article !

    C’est vrai qu’à première vue on pourrait croire que le web analyste est un cowboy solitaire (on a beaucoup évoqué ce point lors du dernier web analytics camp). Ca va faire tout juste un mois que je travaille chez l’annonceur et j’ai été agréablement surpris de ne pas me sentir si seul que ça : Non seulement on est 2 web analystes mais surtout il y a une vraie culture de la web analyse en interne. De plus en plus d’acteurs nous posent des questions, même les chefs de produits.

    Comme on peut voir le nombre de participants au web analytics camp grandir d’années en années, je pense qu’il y a une vraie prise de conscience sur ce métier et c’est très encourageant 🙂 !

    1. Merci pour ton retour Florian !

      Effectivement vous êtes deux web analystes (et pas n’importe qui :)), ce qui aide à se sentir moins seul. Je pense que la nature même du secteur d’activité aide aussi, qu’en penses-tu ? Et comme tu le soulignes, il y a une véritable culture en interne.

      De mon côté, j’ai aussi plusieurs acteurs qui s’intéressent à la question (chefs de produits internet, responsables e-marketing et marketing, une partie du management …), ce qui aide au quotidien forcément, et heureusement.
      Mais … la culture n’est pas autant installée, et l’intérêt du web analytics est peut être plus difficile à dégager. Et le fait d’avoir un rôle un peu à part peut donner ce sentiment d’isolement.

      Encore une question de maturité analytique somme toute !

      1. Avec plaisir pour le retour Carole 🙂 !

        Pour répondre à ta question, oui c’est clair que le secteur d’activité joue beaucoup ! Il y a une vraie culture du chiffre dans le monde de la distribution. Que ce soit en centrale d’achats ou en magasin, chaque collaborateur à ses propres objectifs et KPI. Dans cet environnement, c’est donc certainement plus simple d’expliquer le rôle d’un web analyste 🙂 !

  2. Merci pour la citation de ma liste 🙂 J’essaie de la mettre a jour régulièrement.

    Pour ma part en agence, je me sens souvent seul… et Gaetan Bertin ne me contredira pas, on se sentait TRÈS seul lorsqu’on bossait ensemble dans une agence parisienne.

    Souvent mes clients sont intéressés. Mais ils partent de tellement loin que je suis rarement sur des projets ou on me demande de me dépasser… Et c’est le soucis aussi de retour en interne. Même si les collègues sont convaincu de l’intérêt de mon métier (et du SEO que je fais aussi), je n’ai pas vraiment de retour sur la qualité de mes présentations… c’est un peu frustrant pour moi qui suis seul sur ce métier dans mon agence.

    Et je n’oublie pas la difficulté pour moi de parler avec d’autres spécialistes, puisque je suis en région lyonnaise !

    1. Avec plaisir pour la citation !

      Merci d’avoir pris le temps de partager ton expérience côté agence. Comme quoi, j’imaginais que vous vous sentiez moins seuls 😉

      Tu soulèves deux points très intéressants, que je n’avais pas identifiés : le manque de feedback qui permettrait de progresser et le besoin de se dépasser. Cela doit sans aucun doute participer à notre sentiment de solitude.
      Et je me rends compte que je vis exactement la même chose chez l’annonceur …

      Pour conclure, oui la distance rend les choses plus complexes ! Je reste encore dans le regret de ne pas avoir eu l’occasion de te rencontrer « en live » en mars dernier 😉

  3. Ravi d’avoir inspiré ton billet 🙂

    En effet, si sur le terrain, on peut se sentir « seul » – il existe différentes manière de nouer des contacts, de partager son expérience, d’obtenir des conseils ou des avis. En plus, en France, vous avez la chance d’avoir une communauté assez dynamique… Heureusement sinon, il y aurait de quoi déprimer par moment 😉

    1. Merci pour ton mot. Je n’avais pas pris le temps de laisser un commentaire suite à ton billet, et les semaines passant, le sujet continuait à me trotter dans la tête 😉

      Oh oui, il y aurait de quoi déprimer parfois. Il y a un véritable effet de bol d’air à nouer des contacts, quelque soit le moyen: « numérique », événements … 🙂

    1. Avec plaisir 🙂
      C’est important de souligner les activités WA qui se déroulent à Lille, j’y ai apprécié chacun de mes déplacements.
      J’aimerais en avoir autant sur la région parisienne …

      Et merci pour le lien et de m’avoir convié à participer !

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