Web Analyst recherche modèle d’évaluation

Au cours de mes échanges avec la sphère Web Analytics, j’ai pu m’apercevoir qu’il y a autant de parcours et de profils de compétences possibles que d’humains.

Pourquoi ?
Le métier semble tout juste aborder un premier degré de maturité en France, dans un cadre ma foi peu défini, j’entends par là « normé », ce qui amène à des profils de poste différents, parfois plus orientés optimisation de conversions, ou techniciens, ou producteur à la chaîne de rapports, ou stratège ou que sais-je d’autre.

Cela m’a amenée à réfléchir sur le web analyst, son champ de compétences, ses aptitudes, avec en toile de fond l’interrogation suivante : ses compétences sont-elles le résultat de l’environnement professionnel avec lequel il interagit ?

J’ai donc fait le point sur ma propre expérience et vais partager ici un modèle d’auto-évaluation de Web Analyst que je me suis concocté.
Oyez, oyez, du radial en perspective !

Pérégrinations d’une Analytics Padawan

Je me dis que je fais partie des pionniers 1.1 de l’analytics dans ce nouvel eldorado. Pionnier qui teste ses cartouches puis affine ses utilisations et expertises au fil du temps et de ses tentatives, pour répondre à un besoin d’une entreprise à un instant T.
Le pionnier qui apprend sur le tas, qui trébuche parfois, se relève et recommence, différemment.

En 2008, je posais mes premières empreintes de web analyste, chez un annonceur.
Trois ans plus tard, j’ai eu besoin de savoir où j’en étais dans mon parcours, de faire un bilan sous forme d’auto-évaluation pour identifier ce que je pouvais valoir en tant que web analyst et surtout me fixer des axes de progression.
Tous les chemins mènent à Rome dit le dicton, encore faut-il savoir que c’est à Rome que l’on veut se rendre, non ?! 😉

Triturage de méninges en action

Mais quels éléments prendre en compte pour réaliser cet état des lieux ?
Je me suis déjà exprimée sur le métier de web analyste, mais était-ce là un élément suffisant pour identifier quoique ce soit ?

A force de réflexions, j’ai fini par aboutir à mon modèle maison, directement inspiré de ces différentes lectures :

Mon constat : d’un côté il y a la maturité analytique de l’organisation, le fameux environnement de l’entreprise, de l’autre le facteur indispensable de l’Humain empreint de toutes ses nuances.
Ma démarche a été de me dire : chacun de ces deux éléments évoluant en interdépendance avec l’autre, pourquoi ne pas imaginer une représentation combinant l’ensemble des composantes qui font le Web analyst d’aujourd’hui ?

Euréka !

Voici la représentation que j’ai ressortie, une modeste V1, un modèle qui ne porte pas encore de petit nom charmant. Un modèle perfectible, mais il me fallait jeter les premières bases de l’ensemble de mes réflexions.

Cartographie de Web Analyst : contexte, compétences, aptitudes
Mais comment marche cette évaluation de web analyst ?

Il s’agit d’une auto-évaluation, basée sur des critères notés de 0 à 5, critères qui me semblent représentatifs du métier de Web Analyst. Du moins tel que je le connais dans ma pratique actuelle.

D’aucun diront que ce n’est pas pertinent en termes de méthodologie d’attribution de points… Mais ma démarche consiste bien à réaliser une auto-évaluation, mon esprit s’est plié à la discipline sympathique de l’autocritique.

Précision de taille : l’image plus haut n’est pas vraiment représentative de ma propre auto-évaluation, désolée, il est des choses que je préfère garder pour moi 😉

Grille de lecture des critères
J’ai formulé des questions pour chacun des critères retenus pour me permettre d’attribuer une note fonction de mes réponses.

Contexte (L’entreprise, cadre du jeu où j’exerce mon activité)

  • Maturité : Quel est le degré de maturité analytique dans mon entreprise ? (Le OAMM peut aider à l’identifier.)
  • Expérimentation : Quel degré d’expérimentation me permet mon entreprise ? Ai-je l’occasion d’expérimenter diverses techniques et méthodes régulièrement ?
  • Variété : Ai-je l’occasion de traiter plusieurs secteurs d’activité et plusieurs typologies de sites ?
  • Culture : Mon entreprise est-elle dans une logique de pilotage et d’optimisation de la performance ? Quel degré de sensibilisation par rapport à l’Analytics ?
  • Temps : Mon rôle me permet-il d’exercer le Web Analytics à temps plein, à 75%, 10% du temps ?
  • Production : L’ensemble des activités digitales est-il produit dans le cadre de méthodologies et processus identifiés et éprouvés ?

Mes compétences (Ce qui relève globalement du savoir-faire)

  • Connaissance du Web : Ai-je une bonne vision de ce que recouvre le Web, en termes d’implémentations, de possibilités ? Suis-je à l’écoute des innovations ?
  • Compréhension du business : Quel est mon niveau de compréhension du cœur de métier de mon entreprise ? De son Business ?
  • Objectifs et KPI : Suis-je à l’aise dans l’identification d’objectifs et de KPIs ?
  • Analyse : Quelle est ma capacité à produire des analyses pertinentes ? Des recommandations d’optimisation ?
  • Technique : Quel est mon niveau d’expertise technique ?
  • Marketing : Quel est mon niveau d’expertise marketing ?
  • Données : Quel est mon niveau d’utilisation des données (exploitation, présentation, synthétisation, capacité à en retirer de l’information …..) ?
  • Outils : Quelle est l’étendue du nombre d’outils utilisés, connus ? Ai-je déjà mis en place de l’AB Testing ? …

Mes aptitudes (Ce qui relève globalement du savoir-être)

  • Curiosité : Est-ce que j’aime creuser, investiguer ? Etre un détective de la donnée ?
  • Passion : Je fais du Web Analytics parce qu’il faut bien faire quelque chose, ou bien je vis, je respire Analytics ?
  • Créativité : Quelle est ma capacité à imaginer un concept, découvrir une solution originale à un problème ?
  • Leadership : Ai-je suffisamment de leadership pour travailler en relation avec différentes équipes et porter la culture du Web Analytics ?
  • Communication : Suis-je une bonne communicante ? Quelle est ma capacité à communiquer, « évangéliser » sur le thème du Web Analytics ?
  • Bon sens : Quel est mon niveau de pensée critique ? Est-ce que je pose les bonnes questions ?
  • Adaptabilité : Comment se situe ma capacité à m’adapter à diverses situations ?
  • Polyvalence : Suis-je à l’aise dans l’occupation de plusieurs types de fonctions ?

Et alors ?

Mais tout ça, pourquoi faire ?
Tout simplement pour réaliser un bilan personnel en tant que web analyst et répondre à cette question essentielle : quels axes ai-je envie / besoin de développer ?
Cela peut appuyer une sorte d’état des lieux qui aidera à orienter ses décisions professionnelles futures et ses domaines de spécialisation.

Et vous, vous arriveriez à vous approprier un tel modèle ? Je suis à côté de la plaque et ai raté des points essentiels ?
J’ai soif de toute remarque qui permettrait de l’enrichir 🙂

Et pour conclure : changement de cap !

Mon modèle relève d’un état des lieux : je peux ensuite choisir de rester dans les contextes et cadres identifiés, ou bien décider d’en modifier certaines frontières.

Personnellement, l’ensemble de cette réflexion m’a amenée à opérer un choix d’ordre professionnel, un choix de changement.
J’ai décidé de quitter la case annonceur pour relever de nouveaux défis, dès la semaine prochaine ! 😉

(5 commentaires)

  1. C’est un article intéressant. Par contre, je pense que si le but et de faire un point professionnel, il manque dans la partie contexte une approche humaine. Par cela, je veux dire, la qualité de ses collaborateurs est un point essentiel dans son travail, pour les perspectives d’évolutions, la capacité a apprendre d’autre choses. (dur de quitter un mentor ).
    Sinon, belle approche, très analytique !

    1. Merci pour ce commentaire.
      C’est effectivement intéressant d’intégrer une composante humaine dans le contexte. Dur de quitter un mentor, ou au contraire, plus facile de changer de perspective professionnelle lorsqu’on n’a précisément pas de mentor (situation que j’ai vécue pour ma part).
      Quoiqu’il en soit, bien vu pour cette dimension humaine plus qu’essentielle. Je ne manquerai pas de l’ajouter lorsque je travaillerai à une prochaine version de ce modèle 🙂

  2. Sympa de visualiser clairement et honnêtement ses compétences pour pouvoir évoluer, se vendre et bien évidemment faire le point.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *